Vision de l'hypnose par patients, médecins, etc

a)Idées reçues sur l'hypnose: questions-réponses.

L’hypnose apparaît comme une technique puissante, maîtrisée par un petit nombre de spécialistes ou de gourous et nécessitant une initiation, on pense ainsi au premier abord à une technique occulte. Quand on parle d’hypnose, certaines clichés viennent directement à l'esprit suscitant peurs et inquiétudes auprès du grand public. On a ainsi peur de l'influence de l'autre et de perdre son contrôle.

Le fonctionnement de l’hypnose repose sur des mécanismes peu connus du grand public, il faut donc éclaircir et corriger certaines croyances liées à l'hypnose.

« Être en hypnose, c'est dormir. »

Contrairement aux apparences l’hypnose n’est pas du sommeil !

Le mot Hypnose vient du grec hypnos qui signifie « sommeil », l’hypnose n’a pourtant rien à voir avec le sommeil. En effet, il s’agit d’un état de conscience modifié, une forme de concentration réceptive pouvant fluctuer entre l’hyperéveil et la somnolence. Chacun est capable de l’atteindre de manière naturelle. Cet état de « conscience parallèle » permet au sujet, tout en étant en relation avec autrui, de s’impliquer dans une autre facette de sa propre expérience de vie. C’est comme si une partie du cerveau était en hyperéveil alors que le reste du cerveau et du corps se repose, ce qui donne cette apparence extérieure de sommeil.

« L’hypnose est dangereuse... »


L’hypnose est la thérapie qui présente le moins d’effets secondaires selon une recherche comparative (KROGER, 1977). Il est évident que l’hypnose en soi n’est pas dangereuse du moment qu'elle est pratiquée par un professionnel et que la confiance entre le patient et le praticien est suffisamment bonne

L’état hypnotique lui-même favorise un « état psychosomatique » particulièrement sécurisant sur le plan de la santé, le corps fonctionne mieux et les organes retrouvent leur fonctionnement de base. Le rythme d'évolution du patient, ses valeurs morales ou spirituelles, son type de caractère ; tout cela est pris en compte et respecté. Il s'établit une réelle collaboration entre le thérapeute et son patient, avec pour objectif la recherche du mieux être.

« Ça ne marchera pas avec moi. »

On a tous la capacité naturelle de rentrer en hypnose, seul ou avec un hypnothérapeute. Toutefois, la facilité avec laquelle un sujet rentre en état hypnotique dépend des méthodes utilisées, de l’expérience de l’hypnothérapeute et de la relation entre celui-ci et son sujet. Environ 30 à 70% de la population peut rentrer en état hypnotique avec les techniques de l’hypnose traditionnelle. Mais la proportion grimpe jusqu’à 99% avec les techniques de la nouvelle hypnose.

Plus ou moins 15% des sujets peuvent atteindre une transe légère qu'ils ne pourront jamais dépasser, mais qui est suffisante pour la plus part des traitements sur l'hypnose. A l'opposé, 15 % des sujets sont capables d'états hypnotiques très intenses. Les autres se situent quelque part au milieu.

« Il faut y croire pour que cela fonctionne. »

Cela n’est pas nécessaire. L'hypnose est un traitement reconnu par la médecine : de la même manière, il n’est pas nécessaire de croire en l’aspirine pour qu’elle fasse baisser votre fièvre et diminuer votre douleur.

Cependant, l'état hypnotique dépend de nombreux facteurs tels que: la personnalité du sujet, la relation avec le thérapeute, l'état du patient avant la séances, et les objectifs visés.

« L'hypnose va me faire dire n'importe quoi et surtout des choses que je ne veux pas révéler. »

C’est souvent une peur que l’on ressent quand on nous propose une psychothérapie ; on a peur de se voir déballer des souvenirs et des tas de problèmes du passé.
En réalité, l’hypnose permet au contraire de respecter ce que le patient veut et ce qu’il ne veut pas.
Ainsi si le patient ne veut pas explorer le passé, il ne l'explorera pas.
D’autre part, si le patient veut découvrir l’origine de son problème dans le passé, l’hypnose (contrairement à la psychanalyse et autres thérapies classiques) permet de « descendre verticalement » vers le souvenir, c’est-à-dire d’aller droit au but sans s’encombrer de tous les autres souvenirs du passé. L’hypnose thérapeutique permet alors de traiter cela de façon ciblée et précise.

b)L'hypnose et ses intérêts vus par ceux qui la pratique.

Les thérapeutes ont quand à eux leur avis sur l'hypnose qu'ils pratiquent pour la plus part depuis de nombreuses années. Comme nous l'a dit la médecin scolaire, la même vision de cet outil revient souvent, l'hypnose est bien plus qu'un simple instrument, c'est une façon d'être avec le patient de se comporter et d'établir une relation privilégiée de confiance. Comme le dit Christine Vial, médecin à Rennes, "Les soignants développent une approche humaniste leur permettant d'acquérir ou de renforcer les qualités d'écoute, d'observation et d'acceptation de l'autre avant de se former plus spécifiquement aux techniques d'hypnose. L'hypnose permet à l'infirmier d'exercer son rôle propre sans être uniquement dans l'émotion. On peut ainsi utiliser cette relation de proximité privilégiée sans la charge émotionnelle que peuvent avoir certaines relations soignant/soigné. C'est un moyen d'être à la fois proche et efficace en se mettant à l'abri du risque de burn out.". Cette relation privilégiées permet d'obtenir plus rapidement des résultats car "le thérapeute cherche davantage à faire en sorte que le patient aille mieux rapidement qu'à expliquer pourquoi il va mal depuis si longtemps" Commente le Docteur Bellet.

Également, sur un point de vue d'avantage médical et/ou chirurgical, "l'hypnose présente de nombreux avantages, elle diminue le risque anesthésique et permet au patient d'être acteur de son intervention. En outre, elle augmente le confort du patient grâce à une plus grande stabilité hémodynamique, moins de douleur, d'anxiété, de nausées, de vomissements et de fatigue postopératoire L'hospitalisation et la convalescence sont plus courtes et le rétablissement et la reprise des activités sociales et professionnelles plus rapides." Déclare le Pr Marie-Elisabeth Faymonville. Sans oublier que les patients, peuvent apprendre les techniques d'autohypnose ce qui leur permet d'être maître de leur prise en charge et moins dépendants des médicaments et/ou des médecins. Ainsi, il est possible d'apprendre même aux enfants à s'autohypnotiser grâce à la technique de l'anesthésie en "gant" par laquelle ils apprennent à endormir leur main ce qui leur permet ensuite d'appliquer cette technique à d'autres parties du corps. "Dans 95% des cas, l'hypnose aide considérablement à mieux accepter la maladie et à mieux supporter les soins" Déclare le Docteur Wood (Rennes)

De plus l'hypnose répond à un besoin sans cesse croissant du personnel soignant qui confronté à des soins répétitifs douloureux (soins et pansements, vaccins, traitement des plaies, etc...) cherchent des méthodes non médicamenteuses pour soulager les patients. De même, de plus en plus d'équipe de bloc opératoire comme l'équipe de chirurgie digestive du Centre Médico Chirurgical Saint Vincent à Rennes cherchent à limiter les anesthésies générales en se formant à l'hypnose. Ainsi, des études sur plus de 3000 patients montrent que le recours à l'anesthésie générale est rare (18 cas) et principalement justifié par une chirurgie plus lourde que prévue. L'hypnose est donc une bonne alternative à l'anesthésie médicamenteuse.

c)Témoignages de patients. (témoignages recueillis sur le net)

"L'hypnose pour arrêter de fumer" Marie le 13 mai 2009

Quel problème souhaitiez-vous régler ? Pourquoi avoir choisi l’hypnose ?

J'ai testé l"hypnose avec mon beau-frère qui est en train de faire la dernière étape de formation pour être hypnothérapeute, pour arrêter de fumer. Au départ c était pour lui faire plaisir, servir de "cobaye".

Comment se déroulent les séances ? Quelles sont vos sensations à ce moment-là ?

On est 2, dans un cadre très calme, dénué de tous bruits parasites. Il parle et je me rends compte de ce qu'il dit mais petit à petit, après je dirais une vingtaine de minutes, mon cerveau ne réagit plus de la même manière. L'environnement devient lointain, je suis concentrée sur sa voix dans un état proche du sommeil. Je suis bien pendant ce temps... Il me parle mais mes réponses ne sont pas toujours en adéquation avec la logique de notre conscient.

Quels ont été les résultats à court terme, juste après les séances ? Et à plus long terme, en ressentez-vous toujours les effets ?

Les résultats ont été spectaculaires en ce qui me concerne ! La séance est finie, je sors et je veux m'allumer une cigarette... Pouah ! Une nausée me prend, je l'allume quand même, un peu entêtée, je fume... Rien... Aucun plaisir, je n'en avais plus envie, mais toujours cette envie de vomir !
C est la dernière fois que j ai fumé une cigarette.


 

« Ma phobie de l'avion à disparue » Brigitte , Lyon le 04 mai 2011

Quel problème souhaitiez-vous régler ? Pourquoi avoir choisi l’hypnose ?

La phobie de l'avion. J'ai choisi l'hypnose car au point ou j'en étais, je me suis dit que je n'avais rien à perdre d'essayer ! Au pire, cela ne fonctionne pas et j'aurai dépensé 75 euros et au mieux, la porte des voyages s'ouvre enfin pour moi.

Comment se déroulent les séances ? Quelles sont vos sensations à ce moment-là ?

Je n'ai eu besoin que d'une séance, qui a duré environ 1H30. J'étais très très détendue tout en étant consciente (en transe, comme vous l'expliquer dans votre article). A la fin de la séance, j'étais dans le même état d'esprit que le matin, au réveil après une bonne nuit de sommeil.

Quels ont été les résultats à court terme, juste après les séances ? Et à plus long terme, en ressentez-vous toujours les effets ?

J'ai fait ma séance 1 semaine avant de prendre l'avion. En sortant de chez l'hypnotiseur, je ne voyais pas trop de différence, mais plus les jours avançaient et moins je pensais que j'allais prendre l'avion. Et le jour J arrivé, je me suis rendue à l'aéroport sans aucune crainte ou anxiété et je suis montée dans l'avion comme je monte dans une voiture. Le vol a été très calme et je peux même dire que j'ai adoré le décollage ainsi que l'atterrissage. Il y a maintenant 1, 5 année que j'ai fait cette séance d'hypnose et toujours aucune crainte de prendre l'avion. Et je peux vous dire que j'en profite et essaye de rattraper le temps perdu: à ce jour, déjà deux destinations lointaines (20 heures de voyage, dont plus de 15 heures de vol), et plusieurs petits vols pour de petites escapades.

« Opérée sous hypnose » Jocelyne , Ougree le 24 novembre 2008

Quel problème souhaitiez-vous régler ? Pourquoi avoir choisi l’hypnose ?

J'avais à 45 ans, en dépit de porter des lunettes le soir, les yeux qui pleuraient. J'ai pris rendez-vous chez l'ophtalmologue, qui m'a diagnostiqué des paupières tombantes. Il a décidé de l'opération en me disant qu'il y avait 2 solutions, soit anesthésie normale ou assistée par un médecin qui pratiquait l'hypnose.

Comment se déroulent les séances ? Quelles sont vos sensations à ce moment-là ?

J'ai choisi la seconde option, elle m'a bien expliqué avant l'opération comment ça se déroulait, j'étais de toute façon reliée aux machines s'il y avait un problème. Tout le temps de l'opération qui durait à peu près 1h1/2, elle me tenait la main en me demandant si ça allait, il y avait de la musique douce comme celle du 'Grand Bleu', j'entendais les 2 chirurgiens qui parlaient, la dame aussi... Emportée par la musique, j'ai nagé durant toute l'opération avec des dauphins. Elle m'avait aussi, avant l'opération, demandé ce que j'aimais: la nature, les fleurs, la forêt, la peinture...

Quels ont été les résultats à court terme, juste après les séances ? Et à plus long terme, en ressentez-vous toujours les effets ?

A peine l'opération terminée, je me suis redressée, enlevé les ventouses qui me reliaient à la machine, il n'y avait pas eu besoin d'injecter du produit anesthésiant... J'avais faim... On m'a reconduit à la chambre, dans l'heure qui suivait, j'ai mangé normalement. J'étais avec une autre personne dans la chambre, qui avait subi la même opération, on rigolait tellement de se voir si moche... Avec nos pansements et tout autour des yeux, des hématomes, qui ont disparus en 15 jours, qui sont passés par toutes les couleurs, mais aucune douleur, sauf pour enlever les fils. Si c'était à refaire, je vous jure que je choisirais la même façon de procéder.
Merci à Madame F. (chu de Liège).