En 1985, l’imagerie cérébrale a été pour la première fois utilisée pour étudier l’hypnose. En effet, Lee Baer utilise la tomographie à émission de positrons chez trois patients hypnotisés, il n’identifie alors aucune dissymétrie. D’autres personnes ont tenté la même expérience sans résultat. Les premières études utilisant l’imagerie ont donc rien donné de spécifique à propos de l’hypnose. Cependant les recherches continuent. L’équipe de H. Crawford tente alors la technique suivante : enregistrer la réponse par EEG de sujets éveillés et sous hypnose à un stimulus visuel ou tactile. Cette fois encore les différences sont mineures et ne peuvent être prises en compte.
C’est alors que, au début des années 1990, Marie-Elisabeth Faymonville entame la pratique de l’hypnose « comme une autre voix de l’anesthésie générale dans le service où je travaille » dit-elle même. Elle déclare « j’améliore le confort des patients durant l’opération, tout en diminuant de façon considérable les doses de sédatifs qu’on leur donne en complément. ». Le docteur Faymonville s’interroge alors sur un supposé état neurophysiologique particulier.
Le docteur Macquet entame alors une étude par TEP pour essayer d’identifier un état cérébral hypnotique spécifique. L’activité cérébrale des sujets est comparée par TEP dans trois situations différentes : écouter une bande-son de façon normale, ensuite il la réécoute à l’envers, et pour finir sous hypnose. Cette expérience a dévoilé des corrélats neuronaux spécifiques à cet état hypnotique. On a remarqué aussi qu’une des régions du cortex pariétal et le cortex cingulaire, très actif habituellement, ces deux régions ne sont pas activées en l’hypnose. Simultanément, dans le cortex frontal inférieur droit et l’aire de Broca, l’activité cérébrale augmente. Cette expérience montre donc qu’il existe bien un état cérébral particulier sous hypnose. D’autres expériences vont confirmer cette étude. Citons par exemple le docteur Henry Szechtman qui a réalisé, en 1998, une étude ayant démontré la même activation dans le cortex cingulaire lorsqu’on demande au sujet de se remémorer un morceau de musique, alors que cette activation n’existe pas lorsque le patient est éveillé.
Avec toutes ces expériences, le fait que l’état hypnotique dévoile un état cérébral particulier est confirmé.
L’hypnose peut aussi traiter la douleur. En effet, en 1997, le docteur Pierre Rainville utilisa l’hypnose pour tenter d’étudier la composante émotionnelle de la douleur. Dans son expérience, Rainville maintient la main gauche de son patient dans de l’eau chauffée à 47°. Le docteur suggère à son sujet alors que sa douleur augmente, alors qu'il n'en est rien. Il observe alors que l’activité du cortex cingulaire antérieur augmente. Il en conclut que le cortex cingulaire antérieur est responsable de l’émotion douloureuse. Mais d’autres études vont nous montrer que l’hypnose peut diminuer l’intensité d’un signal douloureux, comme le disait le docteur Faymonville. L’hypnose agit donc sur le système nerveux entier.
La question de savoir si l’hypnose modifie ou non l’activité du cerveau humain fait débat depuis que Mesmer s'y est interrogé à la fin du XVIIIème siècle. Aujourd’hui, de nombreuses études ont été entreprises et nous sommes maintenant sûrs que l’hypnose possède un pouvoir de modification de l’activité cérébrale mais ceci reste tout de même un peu incomplet. En effet nous n’avons aucune explication quant à ces modifications et des études sont en cours pour tenter de perçer ce mystère.
Malgré ces progrès en matière de connaissances sur l’hypnose, les gens restent réticents quant à son usage médical. En effet, une certaine méfiance persiste, elle peut s’expliquer par le fait que l’homme considère encore l’hypnose comme un phénomène surnaturel, comme une sorte de sorcellerie. Par ailleurs, si on désire faire appel à l’hypnose, il y a toujours la peur de tomber sur un ″charlatan″. Ajoutons aussi que l’absence de preuves quant à un réel état hypnotique et la non-compréhension totale du mode d’action de l’hypnose sur la douleur a ralentit son succès. Mais les avancés des nouvelles techniques d'imagerie et autre sont les raisons de l'essor récent de l'hypnose thérapeutique.
Des hypnothérapeutes travaillent pour des centres médicaux qui favorisent la prise minimum de médicaments. Les hypnothérapeutes sont alors là pour permettent à la douleur des patients de s’atténuer un peu afin de ne pas avoir à prendre tant de médicaments.
Parallèlement à cela, l’hypnose est utilisée en psychothérapie. Elle sert d’accompagnement à toute sorte de traitements (dépression, phobies, troubles de toutes sortes, stress, alcoolisme, tabagisme, …), et a donc beaucoup de succès auprès des psychothérapeutes, psychologues, …